Dans l’avion

 

La première fois que j’ai pris l’avion, je n’avais pas encore 1 an. La première fois que j’ai prix l’avion seule, j’avais 11 ans. Depuis quelques années, je prends l’avion environ 2 fois par mois. Autant dire que je suis une habituée !

Je ne me perds jamais dans un aéroport, je connais les codes. Une lettre pour la zone, un chiffre pour la porte. A24, B6, E14…

Au niveau du contrôle de sécurité je suis un vrai petit robot : une caisse pour ma veste, ma ceinture, la pochette de mon ordi et celle de mon appareil photo. Un petit sac plastique transparent pour les liquides. Une caisse pour le laptop et l’appareil photo. Une caisse pour les chaussures. Je ne sonne jamais, les agents ne me parlent pas, je passe, transparente, je me rhabille plus vite que l’éclair, tout est bien rodé. Je traine un peu dans les boutiques, devant les tobleronnes géants, les distributeurs de M&M’s et les souvenirs. S’il me reste un peu de monnaie du pays à dépenser, j’achète quelques cochonneries. Jamais de CB, les prix sont exorbitants et le dut free n’est pas intéressant quand on ne fume pas / boit pas d’alcool.

Mon sac cabine n’est jamais trop gros, je n’ai pas 3 sacs en plus que les hôtesses essaie de me faire rentrer dans mon sac principal. Tout est net, rien ne dépasse, je ne parle pas, j’avance, je tends mon billet. Je sourie, bonjour, merci. Je monte dans l’avion, si c’est un placement libre je me place au niveau des Emergency Exit, il y a plus de places pour les jambes. J’éteins mon téléphone, je range mon sac et toutes les affaires dans le coffre à bagage. J’encastre ma tête dans le hublot, et je m’endors généralement avant même de décoller, je serais réveillée par l’avion qui touche le sol, et parfois les applaudissement des passagers, que je ne comprendrai jamais…

Pendant les vols longs courrier, je redeviens un bébé. Je dors, je me semi-reveille quand on m’apporte à boire ou à manger.

On atterrit. J’ouvre les yeux, j’attends qu’on soit garé, complètement arrêté, et je vois, comme d’habitude, les hôtesses demander aux gens de se rasseoir. Je rallume mon téléphone, attend que mes voisins récupèrent leurs affaires, me dirige lentement vers la sortie. Merci, au revoir. Je sors mon passeport, je passe les contrôles. Effusions de joies, retrouvailles.

Personne ne m’attend, je regarde les panneaux pour prendre le train, le métro, le bus. J’ai un peu envie de leur faire des câlins à ces gens qui attendent, surtout ceux avec un grand bouquet de fleurs. J’ai envie de me faire passer pour une de ces personnes dont le nom est marqué sur un panneau. Oui je suis madame Smith, je viens bien pour le congrès sur les grenouilles argentées. Ma limousines est prête ? Allons y !

J’écoute les conversations autour de moi, quelles langues parlent ils, quelle est leur histoire ?

Je me dirige vers cette nouvelle ville.