[Ethiopie]Il s’appelait Abel

AbelSur la route pour Lalibela, sur les haut plateaux, on a arrêté la voiture pour se dégourdir les jambes et manger. C’est là qu’il est arrivé. D’abord un point à l’horizon, puis il s’est rapproché, marchant au bord de la piste. Arrivé à quelques mètres de la voiture, il s’est arrêté et nous a observé. Réaction agacée des autres passagers. J’ai décider d’aller lui parler.

A ma grande surprise, il parle un anglais à peu près correct. Il s’appelle Abel. Il a 13 ans et il va à l’école. Ce mot prend une toute autre saveur dans sa bouche. Ses yeux s’illumine lorsqu’il me montre ses cahiers. Il m’explique qu’il marche depuis son village qu’il me montre du doigt et qui a l’air très loin, jusqu’à l’école qui est au fond de la vallée.

Je lui offre un pain et un fruit. Puis je lui tend un biscuit, un BN, il n’en a jamais vu et s’amuse du sourire béat qu’affiche le biscuit. Il le garde, il veut le donner à sa petite soeur. Elle s’appelle Liya, elle a 6 ans. Là, elle aide les femmes du village à piler le teff pour faire l’ingera, cette grande crêpe fermenté qui cale bien le ventre. Il aime plus que tout l’entendre rire. Il récupère aussi nos bouteilles d’eau vide, il les donnera à l’école, ça servira de gourde, les bouteilles vides sont très recherché, on nous les demande tout le temps.

On me dit qu’il faut repartir. Il me sert la main, me sourit. Un vrai petit moment d’émotion. Une jolie rencontre.